Léa Kant
Nazareth, la nuit.
C'était ma première fois à Nazareth. C'est certain, ce court séjour sera touristique: visite des églises et des mosquées, dégustation de café dans le shuk et de hummus. Mais il n'en fut rien. Ou presque.




J'arrive dans cette ville embouteillée - même Ayalon n'est pas aussi saturée... Les voitures roulent à toute allure et dans tous les sens. Ici le code de la route n'existe pas. Je descends du shirout, le taxi collectif, et fonce vers le shuk. Mon plaisir ultime: déambuler, observer, m'enivrer des odeurs d'épices orientales, de zaatar, de café au h'el, mais aussi m'arrêter, discuter avec les uns et les autres. Je contemple quelques églises et mosquées, mais je l'avoue, ce n'est pas ce qui me fascine le plus. Je me perds dans les ruelles du marché tortueux. Un constat : beaucoup d'échoppes sont fermées. Est-ce un jour particulier ? Pas du tout. Depuis la visite du Pape Jean Paul II en 2000, les travaux de rénovation de la vieille ville ont fait fermer boutique à beaucoup de commerçants. Depuis plus de 17 ans donc, ces boutiques sont verrouillées, et cela coûterait une fortune à rénover. Le Shuk est devenu un lieu mal famé, qui tend à regagner de sa notoriété ces dernières années.
Bref, je marche, mon sac sur le dos, j'achète (beaucoup de conneries, plaisir d'acheter) pour enfin arriver au café Liwan. C'est là que j'y retrouve des amies. Camille vit à Nazareth quelques temps dans le cadre de ses études. Une bonne occasion pour moi d'aller lui rendre visite. En quelques temps ici, elle connaît déjà beaucoup de monde. Elle m'a permis de voir Nazareth sous un angle que je n'aurais jamais soupçonné. Il est 17h, il fait déjà nuit, il est l'heure de sortir. Et si nous allions boire un verre ? C'est là que je rencontre des jeunes, habitants de Nazareth, leurs histoires. Une soirée passée à boire, manger, rire, se connaître et discuter. Bref, une soirée tout bonnement mémorable où j'ai découvert la night life de Nazareth. Soit, tout ce que je ne m'attendais pas à découvrir. Des bars, des cafés, des restaurants plein à craquer. Dans une ambiance chaleureuse, voire villageoise ou tout le monde se connaît. A Nazareth on accueille l'étranger, le touriste avec beaucoup de respect.

Une chose est sûre. Je reviendrai.